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  • Photo du rédacteurLes Essences & Elles

Élever ses enfants sans la présence de ses propres parents

Lorsque j’entends des phrases du genre : «Mon chum et moi on a magasiné aujourd’hui et soupé au resto hier soir, les enfants ont dormi chez mes parents...» ou un simple «nous avons soupé chez mes parents dimanche soir...» (pré-pandémie, on s’entend). Très rapidement, je me trouve envahie d’un fort sentiment de jalousie qui se transpose généralement assez rapidement en tristesse.


Triste pour moi de ne pas avoir cette aide d’une valeur inestimable à porter de main. Triste pour mes filles qui aimeraient pouvoir voir grand-maman et grand-papa plus souvent. Triste pour mes parents de savoir que ça peut être leur difficile d’être aussi loin de nous.


Je ne compte plus les fois où j’ai appelé ma mère, le cœur gros, pour différentes raisons, et où elle m’a répondu, le cœur tout aussi gros, qu’elle aimerait dont être proche pour venir me donner un coup de main. Croyez-moi, avoir ses parents près de soi est un privilège, mais les avoir près quand on a des enfants, c’est un cadeau qui n’a pas de prix. Je n’irai pas jusqu’à dire qu’avoir le support de ses parents rend nécessairement la parentalité plus facile pour tous, mais dans une très grande majorité de situation, elle l’apaise assurément.


Une de mes bonnes amies m’a écrit dans les derniers mois, alors que son bébé était encore tout neuf, que sa mère était venue s’occuper de donner les boires pour une nuit afin qu’elle puisse dormir. Juste à écrire ses lignes, je me replonge dans l’état dans lequel je me suis mise lorsqu’elle m’avait écrit cela. Un sentiment de joie immense pour elle, la chance qu’elle avait! Mais, encore là, un certain sentiment d’envie m’habitait encore. Je dois d’ailleurs être cette amie qui casse souvent les oreilles avec mon fameux discours de combien elle est chanceuse d’avoir cet aide aussi près d’elle et aussi disponible. Et ceci dit, par le fait même, je n’envie pas seulement l’aide reçu par les grands-parents, mais également le lien qui se créer entre ceux-ci et leurs petits-enfants lorsqu’ils sont près l’un de l’autre.


Quand je me projette dans un avenir, même très rapproché, ça me fait de la peine que mes filles n’iront pas dormir chez grand-papa ou grand-maman, juste pour le plaisir, de manière spontanée. Ça me rend triste de penser que mes parents n’assisteront jamais en direct à tout ce qui me rend si fière dans le développement de mes filles. Ça me rend triste de ne pas nous inviter à souper à l’improviste lorsque ma mère me dirait au bout du fil qu’elle prépare un bon macaroni. Ça me rend triste que mes filles ne puissent pas, lors de leur entrée à l’école, profiter des bonnes soupes chaudes de grand-maman sur l’heure du dîner. Et j’en passe évidemment.


Toutefois, fidèle à moi-même, j’essaie souvent de me questionner et de voir comment je pourrais faire pour qu’au final, cette situation s’avère positive. En premier lieu, il est d’une évidence que les journées où on voit grand-maman et grand-papa, c’est d’emblée signe de vacances, de fêtes. Bref, les meilleures journées du monde dans le cœur de mes enfants. Dans ce même sens, chaque activité faite avec eux est nécessairement la meilleure activité, vu son caractère rare et spécial. Aussi, j’irai même jusqu’à dire que le macaroni de ma mère, n’y ayant pas accès 365 jours par année, est d’autant plus savoureux pour mes papilles lorsque ma mère vient me le préparer, dans ma cuisine, alors que je peux rester assise à relaxer, et ce souvent avec ses propres chaudrons qu’elle aura soigneusement apportés sur la route pour s’assurer qu’il goûte pareil comme à la maison. Une mère reste toujours une mère.


Une chose demeure certaine, les technologies mises à nos dispositions sont un baume énorme sur les kilomètres (970 pour être exacte) qui nous séparent. C’est clair dans notre routine, la majorité des matins, en route pour la garderie, nous appelons grand-maman par Facetime, et la journée peut ainsi bien commencer. Ces appels ne remplaceront jamais un bon souper du dimanche soir, mais il consiste, pour nous, à notre petit moment important.


Par ces parcelles de moments à nous ici et là, via nos écrans, au final, mes filles bâtissent une relation tout aussi significative avec mes parents que si nous étions à deux coins de rues. Et ça, ici encore, ça n’a pas de prix.


Dernièrement, une amie m’a annoncé quelle retournait vivre dans notre coin de pays. Bien que j’aie été triste de savoir que je la perdais près de moi, je sais profondément qu’elle aura maintenant la chance inestimable d’élever ses deux petits hommes près de ses parents. Et pour cela, je ne pourrais être plus heureuse pour elle.


À tous les grands-parents impliqués de ce monde, un grand merci.


Papa, maman. Je vous aime et je m’ennuie.

M.G.


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